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 GRANDE RUE 
De la place Vaudémont à la porte de la Craffe

Cette rue est la plus riche et la plus populaire de la Ville Vieille mais elle n’est pas la plus ancienne. Elie remonte à l’aube du XIV° siècle, à l’époque où le duc Ferri III abandonna son primitif château de la rue des Dames pour s’installer à l’endroit actuel, c’est-à-dire hors les murs de la première enceinte. Ce transfert entraîna un déplacement des activités et la création d’une rue nouvelle, tracée le long des premiers remparts de la ville, sur la route primitive de Saint Nicolas-de-Port à Metz. La nouvelle rue longeait toute la cité, sur la partie Est, et les maisons qui y furent construites s’appuyaient sur les nouveaux remparts. Au Nord, elle partait de la Porte Sacrée, située entre la rue Saint Michel et la rue des Etats - à l’endroit où de nos jours encore le Palais Ducal forme un léger angle. Au Sud, elle aboutissait à la primitive porte SaintNicolas, sur l’actuelle place Vaudémont. A la fin du XIV’-début du XV° siècle, une nouvelle enceinte, agrandissant la ville vers le Nord, engloba le quartier des Bourgets (ou Bourgeois), qui s’était peu a peu créé hors les murs, auteur du prieuré Notre-Dame. La Grande Rue fut d’autant prolongée, aboutissant ainsi à la nouvelle porte (Craffe). Cette nouvelle partie fut construite moins régulièrement que la précédente et moins habitée. II y eut même, vers la Craffe, des jardins et des prés. Au XVIII° siècle, la destruction de la Collégiale Saint-Georges entrains une première modification dans la physionomie de la Grande Rue, qui fut largement ouverte sur la Carrière, grâce à l’hémicycle. En 1864, la construction de la nouvelle basilique Saint-Epvre conduisit à un remodelage complet du quartier, créant, entre l’hémicycle et l’église, au milieu de la Grande rue, une large place (Joseph Malval), à l’emplacement d’une rue aujourd’hui disparue, la rue de la Cour (cette petite rue allait de la Grande Rue à l’ancienne place Saint-Epvre. Elle est encore visible sur les maisons Nord de la place Joseph Malval, entre Saint-Epvre et la Grande Rue). La Grande Rue est riche d’histoire. Par elle, les ducs de Lorraine faisaient leur entrée solennelle dans Nancy, à partir de la porte de la Craffe. Les monuments les plus importants en sont le Palais Ducal et la chapelle des Cordeliers. Le Palais actuel n’est pas celui que fit construire Ferri 111. II date, en fait, du XVI° siècle sa reconstruction eut lieu sous le règne des ducs Antoine, François et Charles III. Sous Léopold, le Palais fut en grande partie détruit par Boffrand, qui commença la construction d’un Nouveau Louvre (voir hémicycle Général de Gaulle). Cependant la partie longeant la Grande Rue ne fut pas touchée par ces démolitions. Toutefois les ducs Léopold et François et le roi Stanislas négligèrent complètement cette partie ancienne, ou « gothique », qui servit d’écurie ou de grenier à foin, puis, au XIX° siècle, de gendarmerie. En 1848, la Société d’Archéologie Lorraine reprit le Palais, le restaura et y installa le Musée Lorrain. Un incendie, en 1871, et une nouvelle restauration, en 1873, modifièrent notablement la physionomie de l’ancien Palais. Le couvent et l’église des Cordeliers furent fondés à Nancy par René II, de 1482 à 1487. Ils étaient reliés au Palais Ducal par une galerie, sur la rue Jacquot. Cette église devint tout de suite la véritable chapelle ducale, et servit, à partir de René 11, de sépulture aux princes et princesses de la Maison de Lorraine. Les tombeaux de la Collégiale Saint-Georges y furent transférés, après la destruction de cette dernière. Les Habsbourg d’Autriche, à partir de François III, furent toujours fidèles à cette chapelle, qui leur rappelait leurs origines lorraines (visites de François II, puis de François-Joseph, mariage de l’archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine, le 10 mai 1951). Au Palais Ducal se rattachait jadis la vieille Collégiale Saint-Georges, qui joua un rôle considérable dans l’histoire de notre ville. Fondée par le duc Raoul en 1339, comme chapelle ducale, elle abrita également le premier chapitre séculier de Nancy. Son déclin commença avec la construction de l’église des Cordeliers, puis avec la création d’un chapitre primatial par Charles III en 1602. Le chapitre de Saint-Georges devait d’ailleurs être rattaché au chapitre primatial en 1742, au moment de la destruction de l’église Saint-Georges. Dans cette vénérable Collégiale, les ducs venaient prêter serment. Certains y furent enterrés, ainsi que de nombreux personnages illustres de la Lorraine. Au chapitre de Saint-Georges se rattachèrent de nombreuses confréries. Anciens noms : jusqu’à l’hémicycle : rue de la Soudière : le ruisseau de la Boudière, détourné au Moyen Age de son lit primitif, ressortait à la rue de la Source, descendait par la rue du Moulin, et aboutissait à la Grande Rue. De l’hémicycle au Palais Ducal : rue Saint-Georges. Jusqu’à la porte de la Craffe : rue du Bourges (quartier des Bourgets, ou Bourgeois, créé auteur du prieuré Notre-Dame). A la Révolution rue de la Convention. La dénomination actuelle, qui est ancienne, s’est imposée à l’ensemble de la rue dès le XVI° siècle.

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