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 PLACE ANDRÉ MAGINOT 
Entre les rues Saint-Jean, Léopold Lallement, Pierre Semard, Foch, Victor Poirel et Chanzy (Place en partie piétonne)

Ancienne place de la Ville Neuve de Charles III, créée en 1611, devant la porte Saint-Jean, qui lui donna son nom. Cette porte fut une des plus importantes de Nancy, par ses dimensions. Elle fut, pendant plus de deux siècles, avant la construction de la porte Stanislas, la seule sortie de Nancy sur la route de Paris d’une part, et vers le faubourg Saint-Jean, Laxou et Villers d’autre part. Ouvrage monumental, elle se trouvait à l’emplacement de l’avenue Foch, entre le Printemps et l’Est Républicain. Elle abritait des corps de garde. Au Sud de la place se trouvait l’ancien hôtel de la gendarmerie, édifié en 1699 puis devenu caserne de cavalerie. A l’Est, le long de la rue Chanzy, s’élevaient des maisons particulières. Le côté Nord de la place fut presque entièrement occupé par le couvent des Prémontrés. Ces religieux s’y installèrent en 1635, dans une maison qui avait appartenu, de 1611 à 1635, à des religieuses dites Madelonettes. Les Prémontrés firent construire, à cet endroit, de 1713 à 1759, leur église, consacrée à Saint-Joseph (architectes : G. Betto et R. Mique), devenue Temple Protestant en 1807. Les anciens bâtiments conventuels devinrent, au XIX° siècle, une annexe de la caserne de cavalerie, avant d’être totalement détruits, en 1882, lors du percement de la rue Victor Poirel. Sur cette place Saint-Jean se tint chaque année, en mars, pendant presque tout le XVIII° siècle, la foire Saint-Joseph. Les religieux Prémontrés s’étant plaint à plusieurs reprises de ce que les braiments des ânes troublaient les offices divins, la foire fut transférée, en 1774, sur la place Henri Mengin. La place fut entièrement restructurée à partir de 1874, avec la destruction de la porte, qui gênait le trafic, du quartier de cavalerie et du couvent des Prémontrés. Des immeubles nouveaux y furent édifiés, dont certains comptent parmi les plus beaux de l’architecture 1900 à Nancy : ce sont, dans la rue Chanzy, les n° 7, construit par Joseph Hornecker en 1907, et 9. Banque Nationale de Paris, ancienne Banque Renauld, construite en 1910 par Emile André. Anciens noms : cette place s’est généralement appelée Saint-Jean. Elle a également porté les noms suivants : en 1793 : place Lepelletier (Louis-Michel Lepelletier de Saint-Fargeau, 1760-1793, célèbre magistrat et conventionnel qui vota la mort de Louis XVI) : 1795 : place de la Cavalerie (voir ci-dessus) ; 1894 et 1895 place Carnot. Dénommée en 1940. André Maginot (1877-1932), né à Paris, d’une famille meusienne. Député de la Meuse, de 1912 à sa mort, et plusieurs fois ministre à divers portefeuilles, dont celui de la Guerre, il est à l’origine de la puissante ligne de fortifications construite de 1927 à 1936, sur la frontière francoallemande, jusqu’à Montmédy. Cette ligne était destinée à empêcher une invasion allemande en France. Cependant, elle laissait libre la frontière franco-belge, par laquelle passèrent les armées ennemies en 1940.

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