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PLACE HENRI MENGIN
De la rue des Ponts à la rue Saint-Dizier
Cette place est dite aussi place du Marché. Elle est, historiquement, constituée de deux parties bien distinctes que la rue des Quatre Eglises sépare nettement. 1) La partie Ouest : elle n’était pas, à l’origine, une place, mais constituait un carré de maisons, entièrement construit, et délimité par les rues des Ponts, Saint-Thiébaut, des Quatre Eglises, et de la Hache. A son emplacement se trouvait en effet l’Hôtel de Ville primitif (ou Grand Maison, ou Auditoire), voulu par Charles III et construit en 1599, devant Saint-Sébastien. Des bâtiments annexes et des habitations, vers la rue de la Hache, complétaient le carré. Cet état des lieux se maintint pendant près d’un siècle et demi. Au milieu du XVIII° siècle, Stanislas fit construire un nouvel Hôtel de Ville place Stanislas. L’ancien bâtiment municipal de Charles III fut alors entièrement rasé (1751), libérant ainsi une nouvelle esplanade, qui reçut le nom de Place Neuve et que l’on planta de tilleuls. En 1764, le lieutenant-général du baillage, nommé Mengin, qu’il ne faut pas confondre avec Henri Mengin, fut autorisé à construire des maisons le long de cette promenade, côté rue de la Hache, à condition toutefois de respecter les alignements. L’esplanade devint dès fors place Mengin, du nom de ce propriétaire. Elle servit par la suite de prolongement au marché et de foire. A la Révolution, elle devint le cours de la Constitution et on y planta un arbre de la Liberté. Les tilleuls furent abattus vers 1830, afin de permettre une extension du marché. De nos jours, cette place est toujours réservée au marché de plein air. Elle a été aménagée en zone piétonne, et on y a construit un parking souterrain (1973-1976). 2) La partie Est : entre les rues des Quatre Eglises et Saint-Dizier. Elle fut réservée à l’usage de place provisoire dès la création de la VilleNeuve de Charles III, aux fins d’y installer un évêché. Cependant, le pape ayant refusé d’ériger Nancy en diocèse, le duc de Lorraine dut se contenter, non d’un évêché avec cathédrale, mais d’une Primatiale, et le projet architectural initial fut abandonné. Dès lors, la place, laissée définitivement libre, servit de parvis à l’Hôtel de Ville qui était installé juste en face, de l’autre côté de la rue des Quatre Eglises. Elle fut le plus souvent nommée : Grande Place Neuve, ou de l’Auditoire, et servit très tôt de marché, pour la Ville Neuve. On y fit aussi, à partir de 1609, des exécutions capitales. On choisissait, pour cette occasion, les jours d’affluence, ou de marché, le samedi, au matin desquels on exposait les condamnés. Après la démolition de l’ancien Hôtel de Ville (1751), les deux places ainsi formées de chaque côté de la rue des Quatre Églises n’en constituèrent plus qu’une seule - la vaste place du marché. Ce n’est qu’en 1850 que cette partie de la place fut construite, avec les bâtiments du marché couvert et de la criée - qui masquent, pour beaucoup de personnes, l’existence à cet endroit d’une large place. La dénomination actuelle date de 1934. Elle dut s’imposer sans difficultés, puisque cette place, dans le langage populaire, était volontiers dénommée place Mengin depuis le XVI11° siècle, et la municipalité n’eut qu’une transposition de nom à faire pour honorer ainsi la mémoire de son ancien maire. Henri Mengin (1852-1927), né à Metz, avocat en 1873, puis bâtonnier de l’ordre des avocats, fut maire de Nancy de 1919 à 1925.