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 PLACE STANISLAS 
Entre les rues Sainte-Catherine et Stanislas

Cette place, qui fait la gloire de Nancy, est universellement connue. Née de la volonté d’un prince qui aima passionnément les beaux-arts et l’architecture, elle est un des exemples les plus accomplis de l’urbanisme au XVIII° siècle. Anciens noms : place Royale : dédiée à Louis XV, gendre de Stanislas et roi de France. Cet hommage à Louis XV était destiné à préparer la réunion de la Lorraine à la France, qui eut lieu en 1766, à la mort de Stanislas. Place du Peuple en 1792 et 1848. Place Napoléon, de 1804 à 1814. Place Royale de 1815 à 1831. Dénommée en 1831. Stanislas Leszczynski (1677-1766), né à Lwow, est le souverain le plus estimé de Lorraine et l’une des grandes figures du XVIII° siècle. Roi de Pologne en titre, de 1704 à sa mort, il ne le fut, en fait, que de 1704 à 1714 et de 1733 à 1736, tant il eut à souffrir des vicissitudes politiques que traversa son pays. Entre-temps, sa fille, Marie Leszczynska avait épousé Louis XV, en 1725. Cet habile mariage apporta au roi de Pologne le soutien de la France, qui l’installa, à titre de compensation, comme souverain nominal de la Lorraine, à la place de François III, devenu lui-même, par le traité de Vienne (1738), duc de Toscane (il sera plus tard empereur, sous le nom de François II). Cette solution assurait ainsi, de manière pacifique, et par héritage, la réunion de la Lorraine à la France, au jour où Stanislas mourrait. Le règne du roi de Pologne fut un des plus brillants que la Lorraine ait connus. Souverain nominal, mais non de fait (le vrai pouvoir étant aux mains de l’Intendant français, Chaumont de la Galaizière), Stanislas s’occupa d’embellir ses nouveaux états et d’entretenir à Nancy, et surtout à Lunéville, une cour brillante. Ami des arts, il fut un prince éclairé et un des grands bâtisseurs du XVIII° siècle. Les « fondations » auxquelles il donna son impulsion sont innombrables : Bonsecours, les Missions Royales, la place d’Alliance, l’ensemble urbain créé entre les deux Villes Vieille et Neuve de Nancy, les châteaux de La Malgrange, de Commercy, de Chanteheux, de Jolivet, d’Einville témoignent d’une volonté de bâtisseur exceptionnelle. Prince vivement attaché à la philosophie des Lumières et ami des beaux esprits de son temps, auteur de traités de morale et de politique, Stanislas chercha à mettre ses idées en pratique dans de nombreux autres domaines : création d’écoles, d’un Collège de Médecine, d’une Académie des Sciences et Belles-Lettres, d’une Bibliothèque, assistance aux pauvres et aux orphelins, œuvres innombrables de charité, soutien aux communautés religieuses valurent à Stanislas le surnom de « Bienfaisant », la réputation d’un Prince bon et l’amour de tout un peuple. Sa mort accidentelle (il fit une chute dans sa cheminée, à Lunéville, et mourut de ses brûlures, le 23 février 1766, après quelques jours d’atroce agonie) fut pleurée dans tout le pays. La Lorraine perdait en lui son dernier souverain.

Le joyau de cette place, ce sont les grilles de Jean Lamour. De l'amour, ce dernier a dû en prodiguer pour faire de chef d'oeuvre de légéreté, d'élégance et de fantaisie ! De fer forgé réhaussé d'or, elles ornent les quatre pans coupés et les débouchés des rues Stanislas et Sainte-Catherine. Les grilles du Nord composent chacune un triple portique. Elles encadrent les fontaines de Neptune et d'Amphitrite, oeuvres de Guibal.

La place est entourée de cinq pavillons élévés et de deux réduits à un rez-de-chaussée percé d'arcades monumentales. Cette disposition, tout en donnant une impression d'espace plus grand, laisse intact le merveilleux équilibre de la place. Les façades sont d'Emmanuel Héré, les balcons en fer forgé, de Lamour.

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