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 RUE CHARLES III 
De la rue de l’Abbé Didelot au boulevard Lobau et au canal

Ancienne rue importante de la Ville Neuve de Charles III, reliant d’Est en Ouest les bastions de la Madeleine et de Saurupt. Entre 1875 et 1879, elle fut prolongée, à travers les anciens remparts, vers le boulevard Lobau, qui venait d’être ouvert, puis vers le canal de la Marne au Rhin, facilitant ainsi la communication entre la ville ancienne et les quartiers industriels et portuaires, à l’Est de Nancy. Le tunnel Charles III, destiné à faciliter l’écoulement du trafic automobile a été ouvert à la circulation en 1981. L’église Saint Nicolas fut construite de 1875 à 1881, sur les plans de Prosper Morey. Elle remplaça l’ancienne église des Capucins, détruite en 1881. Anciens noms : cette rue a été parfois dénommée rue des Capucins, à cause du couvent des Capucins - aujourd’hui Doctrine Chrétienne -. La dénomination la plus ancienne et la plus constamment attestée est rue de Grève : à son extrémité Est, en effet, avaient lieu des exécutions capitales. Dénommée en 1867. Charles III (1543-1608) fut duc de Lorraine à partir de 1559. Son règne, très long, marque l’« apogée de la Lorraine ducale » (J. Schneider). Le duché, traditionnellement pris entre la France et le Saint-Empire, se rapprocha davantage, à cette époque, de la France (traité de Folembray, en 1595). En politique intérieure, Charles III fonda l’Université de Pont-à-Mousson (1574), fit rédiger les coutumes de Lorraine et de Bar, établit à Saint-Mihiel une cour permanente de justice, développa la vie économique et tenta de faire de son règne une ère de prospérité et de paix pour la Lorraine. II voulut faire de Nancy une capitale et fut le créateur de la VilleNeuve, au Sud de la Ville Vieille. Les faubourgs Saint-Thiébaut et Saint Nicolas furent englobés dans la nouvelle ville, et le village de Saint-Dizier fut rasé, à des fins défensives. De nouvelles murailles furent construites, avec seize bastions, qui firent de Nancy une puissante forteresse. On garda, entre les deux villes les anciennes fortifications. L’intérieur de la Ville Neuve fut tracé en damier, avec des rues larges et rectilignes, se coupant à angle droit. L’ensemble était si beau que les habitants songèrent à donner à leur capitale le nom de Charleville. Les obsèques de Charles III revêtirent une somptuosité unique en Europe. Le souvenir nous en est resté dans une suite de gravures célèbres, intitulée La Pompe Funèbre de Charles III. Les obsèques des ducs de Lorraine étaient, disait-on, une des trois merveilles qu’il fallait avoir vues en Europe avant de mourir !

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