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 RUE DES QUATRE ÉGLISES 
De la place Henri Mengin à l’avenue du Général Leclerc

Avec les rues des Carmes et de Raugraff, cette rue fut une des grandes artères de la Ville Neuve de Charles III, ou Seconde Grande Rue. Elle ne séparait pas alors, comme aujourd’hui, la place Henri Mengin en deux parties : tout le côté Ouest de cette place était en effet occupé par l’ancien Hôtel de Ville (1599-1751) et par un Marché au Blé. La rue des Quatre Églises longeait donc ces bâtiments qui furent détruits après la construction du nouvel Hôtel de Ville (place Stanislas). Au Sud, la rue des Quatre Églises fut fermée en 1698 par l’ancienne Salpêtrière, adossée aux remparts. Cet établissement fut abandonné et transformé en bâtiment industriel en 1864, puis détruit. Sur son emplacement, on put prolonger, en 1894, la rue des Quatre Églises jusqu’à l’avenue du Général Leclerc à travers les jardins de la Maison Saint-Charles et les anciens fossés. Au XVIII° siècle, les couvents et les nombreux hôtels élevés dans ce quartier, pour les magistrats de l’Hôtel de Ville, donnèrent à cette belle rue de la Ville Neuve un caractère paisible et aristocratique, qu’elle a aujourd’hui perdu. Anciens noms : rue de la Grande Église (des Carmélites), puis des Églises, puis des Églises près le Palais (Hôtel de Ville). En 1791, elle fut rue de la Révolution. Dénommée en 1728 et en 1814, cette rue tire son nom des quatre églises, aujourd’hui disparues, ou chapelles de couvent, qui s’y trouvaient 1) Les Grandes Carmélites (n° 52-54 actuels, côté Ouest), établies à Nancy en 1618. Elles donnèrent leur nom à la Grande Église. Leur couvent fut reconstruit en 1698-1704, et leur nouvelle et somptueuse église fut décorée par des peintures du Provençal. 2) Le refuge (n° 56 actuel), aujourd’hui Maison de Secours, établi en 1624 dans la rue Saint-Nicolas puis en 1696 dans le carré des rues des Quatre Églises, Abbé Didelot, Charles III et des Ponts. Cette institution fut fondée par la Mère Élisabeth de Ranfaing pour « ramener à la vertu les femmes et filles libertines ». De sa Maison Mère de Nancy, elle essaima dans toute la France et eut un grand succès durant deux siècles, jusqu’à la Révolution. Sous l’Empire, le Refuge devint Maison départementale de Secours - ce qu’il est resté jusqu’à nos jours administré par les Sœurs de Saint-Charles. Mme de Ranfaing (1592-1649), originaire de Remiremont fut d’abord, dit-on, l’objet d’une possession démoniaque qui fit grand bruit à l’époque. Elle n’en fut délivrée qu’après de nombreux pèlerinages et exorcismes, et se consacra ensuite à la religion, instituant l’ordre célèbre du Refuge. 3) Les Tiercelines (n° 71-75 actuels, côté Est), établies en 1620 à Nancy, par Charles Bowet qui y avait déjà établi les Tiercelins. Leur couvent occupait l’angle des rues des Quatre Églises, Saint-Dizier et Charles III. 4) Les Annonciades (n° 79 à 85 actuels), établies à Nancy en 1617. Elles occupaient l’angle des rues des Quatre Églises, de la Salpêtrière et Saint-Dizier. C’est sur une partie de leur terrain que fut tracée la rue de la Salpêtrière (hôtel de Boufflers-Custine, au n° 4 de cette rue).

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