Retour à liste des rues anciennes

 RUE SAINT-DIZIER 
De la rue Stanislas à la porte Saint Nicolas

Cette rue fut l’artère principale de la VilleNeuve de Charles III, ou première Grande Rue, puis deuxième Grande Rue, ou Grande Rue du Faubourg Saint-Dizier (pour éviter la confusion avec la Grande Rue Ville Vieille) et rue SaintDizier dès le début du XVII° siècle. A la Révolution, elle fut provisoirement rue de la Constitution. C’est dans cette rue que Charles III relogea la plupart des habitants du village de Saint-Dizier, auquel elle doit son nom. Ce village, dont l’église fut fondée par saint Bodon vers la fin du VII° siècle, se trouvait à l’emplacement du quartier actuel des Trois Maisons. Son église fut la mère-église de la future grande cité, Nancy, qui devait se développer sur le territoire de sa paroisse quelques siècles plus tard. Les malheurs de Saint-Dizier commencèrent avec l’installation des ducs dans leur château de Nancy. Une ville se développa rapidement autour de cette forteresse. Plus tard, en 1588 puis en 1591, Charles Ill, désireux d’assurer sa défense contre les Allemands, décida de raser le village de Saint-Dizier dont l’emplacement était une gêne. En même temps, il projeta de construire une ville nouvelle, aux portes mêmes de sa propre cité. L’ensemble devait être puissamment fortifié. Le duc invita donc tous les habitants de Saint-Dizier à quitter leur maison et leur offrit, en compensation, des terrains dans la VilleNeuve, où ils pourraient construire de nouvelles maisons et se reloger. Le village, cependant, ne fut rasé qu’en 1632. II n’en reste que trois maisons (d’où le nom donné à ce quartier). C’est en hommage au bourg détruit que Charles III donna le nom de Saint-Dizier à la rue actuelle, en déclarant ce vocable inaliénable. Du XVI° au XVIII° siècles, furent construits dans cette rue un grand nombre d’hôtels, ainsi que quatre églises, aujourd’hui disparues. Ces églises étaient les suivantes 1) L’église Saint-Roch, qui avait sa façade et son entrée dans la rue Saint-Jean. Bâtie en 1620, elle fut l’église du premier collège de la VilleNeuve, fondé en 1616 par les Jésuites. Elle devint, en 1731, la deuxième paroisse de la VilleNeuve (après Saint-Sébastien), et fut détruite à la Révolution. 2) L’église des religieuses du Saint-Sacrement : ce couvent fut fondé en 1624, à l’emplacement de l’actuelle rue Drouot, par Catherine de Lorraine, sous le nom de Notre-Dame de la Consolation. II devint en 1669 couvent des Bénédictines de l’Adoration du Saint-Sacrement et fut dirigé par Catherine de Bar. II fut vendu à la Révolution et entièrement détruit lors du percement de la rue Drouot (1841-1842) Quelques parties en sont encore visibles dans les maisons de l’impasse, dite jadis du Saint-Sacrement, qui part de la rue des Saurs Macarons. Ce sont ces religieuses bénédictines qu’on appela, à la Révolution, « Sueurs Macarons ». 3) L’église des Capucins, à l’angle Sud-Est de la rue Charles III. Le couvent des Capucins fut fondé à Nancy en 1593, par le cardinal Charles de Lorraine. Leur église servit de paroisse à la paroisse Saint Nicolas, créée en 1731, jusqu’à la construction de l’église actuelle Saint Nicolas (1880). Les capucins furent dispersés à la Révolution et leur couvent devint, en 1803, propriété des Sueurs de la Doctrine Chrétienne, qui y sont toujours, et qui y ont leur maison-mère. L’église fut détruite en 1880. 4) L’église du Noviciat et du Collège des Jésuites, au n° 163. Le Noviciat fut fondé en 1602, à cet endroit, par Antoine de Lenoncourt. Après l’expulsion des Jésuites, le Collège, qui se trouvait auparavant près de l’église Saint-Roch et qui avait été fondé en 1616, fut installé dans les murs de cet ancien Noviciat (1768). II devint, en 1805, Hospice des Enfants Trouvés, ou Hospice Saint-Stanislas. II abrite aujourd’hui des services du Centre Hospitalier Universitaire. L’abbé Lionnois dirigea l’ancien Collège de 1768 à 1776. Saint Dizier (ou Didier, ou Desiderius). III° siècle, né près de Gênes, fut évêque de Langres, où il résista aux Vandales et où il reçut le martyre. Son culte fut introduit en Lorraine, et spécialement près de Nancy, par saint Bodon, évêque de Toul, au VII° siècle.

Retour à liste des rues anciennes