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 RUE SAINT-NICOLAS 
De la rue du Pont Mouja à la rue des Fabriques

Cette rue comprenait jadis les rues des Dominicains et du Pont Mouja. Elle est la vieille route médiévale qui menait de Nancy à Saint Nicolasde-Port. Elle sortait alors de Nancy à la place Vaudémont, en prolongement de la Grande Rue, et formait ensuite, hors les murs, le faubourg Saint Nicolas. Lorsque Charles III fit tracer le plan de la Ville Neuve, il conserva l’ancienne route - sans doute à cause des quelques habitations qui s’y trouvaient. C’est pour cette raison que la rue Saint Nicolas est la seule de la Ville Neuve à ne pas avoir un tracé rectiligne. Cette vieille route constitua dès lors une sorte de démarcation entre deux quartiers de la nouvelle cité : à l’Ouest, on eut une ville au tracé géométrique et régulier qui forma (essentiel de la Ville Neuve ; à l’Est, on eut les remparts. Ces derniers ayant été reculés en 1605 vers la prairie de la Meurthe, un large espace fut laissé libre ; les premières constructions, de ce côté de la route, n’apparurent qu’assez tardivement : ce fut, au XVIII° siècle, le quartier de la Primatiale, et, plus au Sud, dès le milieu du XVII° siècle, le quartier pauvre de la Paille Maille. La volonté qu’eut Charles III d’aligner toutes les rues selon un tracé géométrique, rue SaintNicolas comprise, apparaît, sur les anciens plans, par l’existence d’une ruelle, dite des Capucins, aujourd’hui disparue : cette ruelle panait du n° 46 de la rue Saint Nicolas et menait au bastion de Haraucourt, parallèlement aux autres rues de la Ville Neuve. Sa fonction était de redresser le tracé de la rue Saint Nicolas. Son point de départ est encore nettement visible aujourd’hui par un fort décrochement dans l’alignement de la rue à la hauteur du n° 46. Cette ruelle disparut progressivement dès le milieu du XVII° siècle à la suite des agrandissements des couvents des Jésuites et des Capucins (voir rue Saint-Dizier). Dans le plan de Charles III, la vieille route de Saint Nicolas-de-Port s’arrêtait aux remparts, au-delà desquels elle ne fut pas prolongée. Les voyageurs devaient, pour quitter la ville, emprunter la rue Saint-Dizier et sortir de Nancy par la nouvelle porte dite de Saint Nicolas et par l’actuelle avenue de Strasbourg. L’ancienne route de Saint Nicolas perdit donc sa fonction initiale. Ce n’est qu’en 1871 que la rue SaintNicolas fut de nouveau ouverte, hors les murs, par le percement de la rue de La Salle, à travers les anciennes fortifications. Le tracé de cette rue nouvelle fut toutefois fort différent de celui de la route médiévale. Sa fonction fut de relier le faubourg Saint Nicolas à Tomblaine. La plupart des maisons de cette rue sont de beaux hôtels du XVIII° siècle. Citons les n- 11, 27, 30 et 31. Sur la rue Drouot, ouverte en 1842, se trouvaient les dépendances du couvent des religieuses du Saint-Sacrement. Les n°" 96 et 98 furent, en 1624, le couvent de Notre-Dame du Refuge, fondé par Elisabeth de Ranfaing. Ce couvent s’installa, en 1696, dans la rue des Quatre Eglises. Anciens noms : rue Neuve Saint Nicolas. rue du Faubourg Saint Nicolas. A la Révolution rue des Sans-Culottes, Descartes ou Voltaire. Dénommée en 1814. Saint Nicolas (IV° siècle) est le plus important saint tutélaire de la Lorraine, dont il est le patron. Né à Patare, évêque de Myre, il participa au concile de Nicée (325) et lutta contre l’hérésie d’Anus. II fut l’ami de l’empereur Constantin. II mourut à Myre vers 345. Sa réputation de thaumaturge s’étendit à toute la chrétienté et de nombreuses légendes naquirent autour de lui. René II, en reconnaissance de sa victoire de Nancy (1477), consacra la Lorraine à saint Nicolas.

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